Les AmishUne communauté hors du tempsParce qu’ils n’acceptaient pas le baptême
des enfants et qu’ils refusaient la hiérarchie de l’Eglise
et l’autorité spirituelle de l’Etat, les Anabaptistes
(du grec “ baptisé à nouveau ”)
furent violemment persécutés dès 1525, à
Zurich puis dans le canton de Berne (et ailleurs en Europe). En effet,
leur relecture de la Bible impliquait une liberté de conscience
inacceptable pour le pouvoir politique de l’époque. |
"Anabaptiste suisse" |
Les persécutions furent d’autant plus faciles que les Anabaptistes prêchaient la non-violence et la non-résistance. En 1536, un prêtre catholique hollandais du nom de Menno Simons rejoignit le mouvement anabaptiste qu’il réorganisa. Désormais, les Anabaptistes furent connus sous l’appellation de Mennonites. On ne sait pas exactement quand le jeune évêque suisse mennonite Jacob Ammann émigra du canton de Berne pour s’établir dans la congrégation de Sainte-Marie-aux-Mines, en Alsace. >>> |
En 1712, Louis XIV décidait d’expulser les Amish et les Mennonites du territoire français, vu qu’ils n’appartenaient à aucune des trois religions mentionnées dans le traité de paix signé à Westphalie (1648) à la fin de la guerre de Trente ans. |
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L’ordre royal porta un coup terrible aux Amish et aux Mennonites qui souffraient encore de persécutions socio-économiques. Un petit nombre d’entre eux émigra en Lorraine, une autre partie rejoignit le territoire de Montbéliard. Cependant, un nombre relativement important d’Amish et de Mennonites émigra en Pennsylvanie où William Penn accueillait tous les persécutés religieux d’Europe (Quakers, Huttérites, Mennonites, Amish, etc.). La première communauté amish s’y établit en 1737. >>> |
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Les
Amish vivent “dans ce monde mais ne sont pas de ce monde”.
La parole biblique et le souvenir des persécutions expliquent
leur volonté farouche de vivre séparés du monde.
Ils citent d’innombrables passages de la Bible pour justifier
leur différence. Par exemple, “N’aimez point
le monde, ni les choses qui sont dans le monde. Si quelqu’un aime
le monde, l’amour du Père n’est point en lui ;
car tout ce qui est dans le monde, la convoitise de la chair, la convoitise
des yeux, et l’orgueil de la vie, ne vient point du Père,
mais vient du monde. Et le monde passe, et sa convoitise aussi ;
mais celui qui fait la volonté de Dieu demeure éternellement ”
(I Jean 2 :15). Tout l’esprit de modestie, de soumission,
d’obéissance, de non révolte, d’acceptation
de la douleur, de dédain du monde matériel impliqué
par la Gelassenheit est contenu dans ce passage. La
Gelassenheit, c’est la manière d’être et de
vivre de tout Amish qui se respecte. >>> |
L’interprétation littérale de la Bible (traduction de Luther), la lecture quotidienne de l’Ausbund (recueil de chants), du Christenpflicht (recueil de prières) et du Miroir des Martyrs anabaptistes offre aux Amish la réponse à pratiquement tous leurs problèmes. L’Ordnung, ensemble de règles écrites ( aux 16 et 17e siècles ) puis orales de nos jours, règle aussi bien la vie religieuse que sociale et économique. Les Amish forment une église confessante. Cela signifie qu’un enfant naît amish sur le plan culturel mais qu’il ne devient Amish, c’est-à-dire membre de l’Eglise que par le baptême volontaire, entre 18 et 24 ans, en général. Chaque année, 85% des jeunes gens rejoignent l’Eglise amish, devenant ainsi membres à part entière de la communauté. Refusant le “monde” où l’homme
perd trop facilement son âme, ils font un usage sélectif
de la technologie moderne. Par exemples, ils interdisent la possession
d’une voiture, ils prohibent l’usage de l’électricité
publique et ils usent avec parcimonie du téléphone. Ils
considèrent la “vitesse”, dans tout domaine,
comme ennemie de l’homme dans la mesure où elle s’exerce
au détriment de l’unité familiale et communautaire.
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Comparé à nos normes, le monde amish paraît limité. En effet, les contraintes y sont nombreuses. La pensée et la culture amish reposent sur la soumission à un mode de vie religieux, paysan et familial. Hommes et femmes sont individuellement assujettis au groupe. En contrepartie, la sécurité affective et matérielle est garantie à chacun. Confrontés à des nouveautés technologiques,
les Amish du Vieil Ordre posent toujours les bonnes questions :
dans quelle mesure sont-elles vraiment utiles à l’unité
de la famille, de la communauté et au respect des traditions
religieuses. Les réponses qu’ils apportent nous laissent
souvent perplexes... et nous questionnent.
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à jour le 1er juillet 2014©
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